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1re mémoire : My Hope

J’ai parfois l’impression d’être passé à côté de quelque chose sans pour autant savoir ce que c’est. Aujourd’hui, je sais à côté de quoi je suis passée… ou plutôt, de « qui ». Je sais que j’aurais dû faire quelque chose avant mais je n’y ai pas pensé. Pourquoi ? Parce qu’il ne m’accaparait pas l’esprit comme maintenant.

Je l’ai rencontré pendant un voyage à Paris, le 23 décembre au soir. Écrit comme ça, j’ai l’impression d’être le parfait cliché. Paris, Noël, coup de foudre : classique, n’est-ce pas ?

Au départ, je devais monter à Paris pour travailler en tant que photographe de plateau, sauf que, le scénario étant encore en réécriture, c’était mort… Mais j’y suis quand même allée. La dernière fois que j’étais montée à Paris, je devais avoir trois ans, à tout casser.

Alors j’y suis montée et j’ai dormi chez mon oncle pendant une semaine, du 19 au 25.

En premier, j’ai fait la tour-Eiffel avec le marché. Le mardi… je ne sais plus… par contre, le mercredi, jeudi et vendredi, j’ai visité le musée du Louvre, que je n’ai toujours pas terminé soit dit en passant. Et le vendredi soir, ma tante et ma cousine m’ont amené au théâtre où elles travaillent. Le « théâtre du gymnase » qu’il s’appelait.

Quand on y est entrée, il devait y avoir une dizaine de personnes (ceux du restaurant-bar, et ceux qui accueillaient les spectateurs et qui les place), et bien tellement j’étais timide, je n’ai même pas dit bonjour, j’ai continué ma route, tête baissée, jusqu’à être hors de vue.

Ma tante m’a dit que je les aiderai à accueillir les clients (génial…), obliger de mettre ma timidité de côté. Je l’ai fait. Et puis quand il n’y avait presque plus personne. Genre, une ou deux personnes qui cherchaient les toilettes, un homme est monté. Je l’ai regardé vaguement monter l’escalier jusqu’à nous. J’étais à moitié en train de le regarder, à moitié en train de parler avec une des femmes qui accueillait les spectateurs et qui portait le même nom que ma tante.

Arrivé à ma hauteur (à l’étage), il me dit bonjour. Je tourne la tête vers lui et lui réponds, pensant que c’était un client, mais non, vu comment la « réplique de ma tante » parlait avec lui, ça voulait dire qu’il y travaillait. Bref ! Je plonge mes yeux dans son regard, et bordel. Je peux dire que c’était le coup de foudre au premier regard. Oui, je sais, c’est nié. Mais c’est la vérité. Tout mon corps s’est électrisé. Ses yeux étaient d’un bleu-vert et il était blond en plus. Et voilà, il m’a prise dans ses filets, sûrement sans même s’en apercevoir.

Ensuite, il a continué à monter les escaliers et moi, j’ai demandé à la « réplique de ma tante » comment il s’appelait. « Billy » qu’elle m’a répondu. Enfin, je crois que ça s’est passé comme ça, j’étais tellement envoûtée qu’il aurait pu se passer un attentat que je n’aurais pas percuté. Sérieusement, il me plaisait vraiment rien qu’en le regardant. Et surtout, j’avais envie de le connaître.

J’ai regardé le spectacle et quand tous les spectateurs sont partis, j’ai attendu ma cousine en bas, et quand je suis arrivée au rez-de-chaussée qui y avait-il ? Je vous laisse deviner ou c’est trop facile ? Quoi qu’il en soit, c’était Billy. Avec une assiette posée à côté de lui et une petite panière avec des frites. Dans l’assiette, il y avait un hamburger. Il l’a mangé et j’ai demandé s’il voulait ses frites (tentative subtile d’aborder la conversation). Il m’a dit de les manger. Directe. J’adore ! On a parlé (tentative réussit !) J’ai appris qu’il faisait du parachutisme à Lalbenque, près de Cahors… de mon lycée, d’ailleurs c’est lui qui m’a donné le courage d’en faire, vu que c’était mon rêve de gosse. Qu’il faisait un peu de photos, comme ça, pour le plaisir. Qu’il avait 29 ans. J’en avais 18, et même si c’est 11 ans d’écart ça ne m’aurait absolument pas gênée surtout qu’il ne les faisait pas du tout. Bref, j’aurais dû faire quelque chose, prendre son numéro, donner un rendez-vous (ok, je n’en aurais pas été capable), mais non, rien de tout ça… Quelle conne.

Maintenant que j’y repense, il m’avait dit que le meilleur moment de faire du parachutisme, c’était en avril, donc qu’il y serait. Je suis en juillet, ça fait un mois que je repense à lui non-stop, parce que ça fait un mois que je me suis décidée à me lancer à faire du parachutisme. Parce que j’étais en formation de drone, à cent mètres du centre de Parachutisme. Et pas moyen de le retrouver. J’ai demandé à ma cousine, mais il est parti du théâtre en janvier. Et maintenant, je rends compte à côté de qui je suis passée.

J’espère simplement qu’un jour, je pourrais de nouveau croiser sa route…

Cela fait un mois que j’ai écrit le texte précédent. Et j’ai appris quelque chose de fantastiquement nouveau.

Ma tante (celle qui travaille au théâtre du gymnase justement) et venue dîner hier chez mes parents avec mon cousin, deux oncles et une autre tante. Pendant le repas, j’ai repensé à cet homme et je me demandais si ma tante savait quelque chose. Alors en parlant, j’ai glissé la question : « tu sais le gars qui travaillait là-bas, tu sais ce qu’il fait maintenant ? », dans une conversation.

Moi je pensais qu’il travaillait dans le théâtre comme barman ou je sais pas, quelque chose dans ce goût-là. Mais la réponse qui m’a été donnée n’était pas du tout dans mes théories possibles.

Le comte de Bouderbala venait jouer ce soir-là. Il était accompagné d’un garde du corps. Ce garde du corps se faisait surnommer « Billy ». Et oui, blond, yeux bleu-vert, et merde. Merde, parce qu’il peut être n’importe où en France. Mais d’un autre côté maintenant, je connais son métier.

Je vais aller au centre de Parachutisme en avril et on verra bien si je le revois. Ce serait bien. Je l’espère.

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